Article mars 2024
« New Space » : la France prête à subventionner massivement ses mini-fusées
A l'occasion de son déplacement à Kourou en Guyane, le président de la République Emmanuel Macron annoncera que la France subventionne les projets lancés pour la création de mini-lanceurs. Quatre start-up sont d'ores et déjà retenues.
A l'occasion de son voyage en Guyane, Emmanuel Macron va découvrir la fusée Ariane 6 dont l'étage principal et l'étage supérieur sont désormais en cours d'assemblage au port spatial de Kourou, en vue de son premier vol inaugural cet été . Si tout se passe bien, l'Europe récupérera l'accès à l'espace qu'elle avait perdu depuis le dernier lancement d'Ariane 5, et les quatre années de retard d'Ariane 6 seront oubliées.
Au-delà du vol décisif d'Ariane 6, Kourou a l'ambition de devenir un port spatial multi-fusées, notamment pour accueillir les futurs micro-lanceurs en développement en Europe.
La course est lancée
Lors de son dernier sommet à Séville, l'Agence spatiale européenne a annoncé qu'elle allait organiser cette année une compétition pour sélectionner les meilleurs projets, en dotant les gagnants d'une aide de 150 millions d'euros.
La course est donc lancée et le président de la République annoncera que la France soutiendra les start-up engagées dans cette compétition en France. Il s'agit de MaiaSpace, Sirius Space, Latitude et HyPrSpace.
Latitude, une start-up installée à Reims, et HyPrSpace, une entreprise bordelaise , cherchent à développer des fusées capables de placer de petites charges en orbite basse à bon marché. La société francilienne Sirius et la filiale d'ArianeGroup MaiaSpace ont des projets plus ambitieux pour lancer jusqu'en orbite moyenne (600 à 800 km d'altitude) des charges jusqu'à 1,5 tonne.
Accès à Kourou
Ces lauréats devraient disposer d'un montant global de subventions de 400 millions d'euros, issus du plan France 2030, s'ils parviennent à réaliser leurs lanceurs en temps et en heure, soit selon les projets entre 2026 et 2028. L'essentiel de la subvention est l'achat du premier vol, donc s'ils n'y parviennent pas, ils ne toucheront pas la somme promise.
Quelle que soit l'issue de la compétition, le CNES a déjà signé des accords avec des start-up pour leur ouvrir son port spatial de Kourou .
Après un appel à intérêt lancé fin 2021, le CNES avait sélectionné sept opérateurs qui travaillent sur de nouveaux lanceurs : Avio en Italie, Hympulse Technologies, Isar Aerospace et Rocket Factory en Allemagne, MaiaSpace et Latitude en France et PLD Space en Espagne. Quatorze entreprises se sont manifestées et plusieurs seront éligibles.